L'espace du moi.

Publié le 22 Février 2015

Nous pensons être différents des autres sur la manière de penser à cause de notre passé, notre vécu, mais il n'en est rien. Nous avons une personnalité et nous nous identifions à un personnage pour mieux affirmer notre différence. Nous sommes des milliards sur cette terre et nous réalisons vraiment que nous sommes tous très uniques par le fait de porter un nom, un numéro d'immatricule de sécurité sociale, par le niveau de culture, par les réussites scolaires, les succès .... Nous persistons à croire que nous fonctionnons tous très différemment alors qu'en vérité c'est la même chose, car à cause de la pensée nous séparons notre moi de tous les autres Egos et de la nature primordiale. Le fait que nous soyons un peu plus cartésiens ou artistes, nous force à nous différencier de chacun de nous, alors on crée des groupes ou des classes sociales qui prouvent notre statut d'appartenance à la société. On crée par conséquent une autre identification liée à notre travail, à nos activités de tous les jours et pensons que nous sommes chacun prédestinés à être tous distincts.

Nous portons un nom et nous avons l'habitude qu'on nous reconnaît par ce biais, mais cette identité n'est qu'une illusion. Nous n'avons pas de nom mais une signature qu'émane l'âme énergétiquement que nous pouvons sentir sous forme de présence. Elle s'exprime sous un parfum, une couleur et une vibration qui désignent votre évolution vers la lumière et votre nature spirituelle. Plus nous avançons vers la lumière ou notre ÊTRETE nous faisons corps à l'ensemble de tous les corps. Le physique à ce moment, n'est plus seulement qu'individuel mais devient la globalité de tous les organismes humains. Un être éveillé a le potentiel d'étirer son corps énergétique dans un absolu pour embraser la totalité de toutes personnes, pour leurs avancées spirituelles. Mais aussi il devient une véritable éponge des énergies lourdes pour enfin les convertir dans le tout.

Un être ordinaire a pour fonctionnement de s'individualiser par les différentes identifications et les attachements. Les peurs qui surviennent et qui sont en liaison directe avec la mémoire renforcent l’identité personnelle et le pousse à la recherche de moyen, de puissance pour remédier aux problèmes. D'ailleurs, à cause du désordre nous cherchons la solution qui n'est qu'une futilité car elle ne dure pas. Il y a une différence entre une solution et une vérité qui libère de la souffrance et de la maladie. Donc la pensée sépare et produit une contradiction entre le sujet et l'observé, le contrôleur et le contrôlé, alors qu'en vérité nous ne faisons qu'un avec ces deux entités distinctes. L'observateur pense qu’il est belle et bien distant de l'observé à cause de la pensée, en nommant par des noms, cherchant à analyser, à s'approprier, à se souvenir... Il y a un espace grâce à la création (la pensée), de plus le créateur n'a absolument pas conscience de son état créatif, c'est là où il faut intervenir par une prise de conscience, d'une observation sans interprétation, d'une contemplation de la manière, du fonctionnement de l'idée; à partir de sa naissance jusqu'à sa propre disparition. L'espace est ainsi une séparation qui signifie complètement l'ignorance de l'autre conscience ou l'autre manière de fonctionner qui concerne la perception du mouvement de la pensée (les pensées sont comme mortes puisqu’elles ne sont pas émises consciemment). C'est la mutation à proprement parlé: nous avons d'ordinaire un cerveau qui contact son environnement extérieur par la récupération d'idées en provenance de la mémoire et soudain un nouveau type de contact naît en supprimant le résidu de la mémoire pour un stimulus plus vrai, plus nature, sans encombre du passé, plus neuf, touchant enfin la vie, l'amour de la nature, l'essence même de la présence divine. Incroyablement tout « EST » et rien ne se transforme ou se déplace car tout a toujours été là, présent dans une totalité et une fusion.

Nous sommes unis à nos créations indubitablement, il n'y a pas plusieurs façons de l'expliquer car cela fait un calcul illogique: un plus, un égale un. Nous devenons le produit tant admiré et quand vient les symptômes de l'obsession il est déjà trop tard, nous embrassons l'objet convoité. Toutefois nous nous séparons de notre nature originelle à cause de l'ignorance du mouvement mental et cela produit un espace, du noir inter dimensionnel ouvrant les portes aux entités sombres. A contrario, la compréhension du mécanisme de la naissance et la mort de l'idée évanouit instantanément cette ombre nous empêchant de voir vraiment ce qui "EST" en toutes choses.

Nous vivons dans un environnement où tout est filtré, comme un prisme sépare la lumière en sept couleurs. Tout ce que nous voyons, nous sentons avec nos cinq sens est une énergie éparpillée, étalée comme mis en morceaux et que c'est à nous de les rassembler en puzzle de la vie. Quand nous canalisons une vérité de l'invisible, elle nous vient finalement par fraction et non entièrement. Même l'esprit arrive peu à peu pour se constituer entièrement sous un corps lumineux; les médiums ont l'information par bribes, morcelés. Nous sommes dans la matière que l'on pourrait apparenter à un prisme qui filtre la lumière-information. Quand nous arrivons à vision pénétrante on y observe un vide, qui EST et s'exprime par un tout ou la globalité des formes, des images, des sons, des couleurs, des mouvements, des pensées prennent naissance à partir de ce grand tout, ce vide existentiel. Nous comprenons à la longue que nous cheminons sur ce sentier mystique et que nous bâtissons notre ÊTRETE dans le rapport continu de l'espace-temps de la matière. Grâce à la matière nous évoluons plus rapidement que si nous étions dans l'invisible car les énergies sont condensées et ont le pouvoir de transformation puis de régénération. Il y a enfin une rassurance en prenant conscience que nous sommes incarnés pour construire notre éternité par la matière-pensée divine si nous ouvrons notre cœur à l'invisible, plutôt que de mettre de l'importance à la densité. Toutes nos cellules se régénèrent sans cesse après une succession de mort et de naissance, elles nous montrent symboliquement le langage du pouvoir de création du véritable corps à force de canalisation et de compréhension sur le mouvement de la pensée, la raison de la souffrance qui nous sépare de l'essentiel. Il faut se référer au pouvoir de l'alchimiste qui décidément atteint l'immortalité par le travail de la lumière invisible, nouménale.

Lorsque nous évoluons, nous faisons le choix de recevoir l'infini ou l'invisible par une canalisation et une introspection silencieuse. Ce n'est à ce moment là, plus le fini dans l'infini et au contraire une véritable incrustation de l'infini dans le fini pour une véritable fusion. Il vient doucement, tranquillement, calmement habiter notre conscience pour une nouvelle perception directe de la vie en abondance. Nous la sentons comme une présence en soi qui fusionne avec la présence de la vie, intime et unifiant. Ce n'est plus une soif de recherche mais un état vibratoire qui définit une immobilité vivifiante. Plus nous comprenons et plus nous sommes silencieux. L'extérieur reflète par conséquent notre félicité intérieure, car nous ne sommes plus soumis à une autorité de l'ego.

Rédigé par Sri Krishnamurtirien

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