La plus part des gens agissent sans réellement prendre conscience de l’acte. Tantôt ils sont pris par la colère et attendent sa fin par l’emploi de calmant ou de consommation de drogue. Ils ne prennent pas le temps de voir réellement tous ses agissements en eux.

Nous sommes un petit groupe de discussions. Ils sont venus pour apprendre à ce défaire de la colère ou d’une dépendance devenue trop difficile à gérer.

Il y a un jeune homme avec un corps anormalement vieux pourtant il a 30 ans. Il souffre d’une double dépendance à l’héroïne puis à l’alcool.

Il y a une femme se disant radicalement boulimique de consommation de toutes choses, diverses et variées. Elle se sent très seule et triste. Elle a un corps lourd et son visage exprime un mécontentement.

Une autre a souvent des crises d’angoisses à cause d’une grosse dépression.

Tous sont venus pour savoir si nous pouvons guérir de tout cela.

Nous recherchons tous le même bonheur, mais à priori maladroitement. C’est une vie de surface. Car en fonction de notre conditionnement nous objectivons notre existence. A cause de ce connu, nous arrivons à nous disperser d’une joie impondérable pourtant à la portée de tous.

La seule et unique raison de notre ignorance concerne notre importance aux choses. Tant physiquement et subtilement. En effet il y a des degrés plus ou moins subtiles pour nos attachements : Par exemple la méditation n’apporte pas de paix véritable car elle repose sur un stimuli et donc une expérience. Par conséquent nous voulons la renouveler sans cesse pour un échappatoire du bruit dans la société mais aussi dans nos têtes.

Je suis en ce moment très triste car je suis un homme seul. Je viens d’une famille pauvre et je ne réussi pas dans la vie. J’ai véritablement un problème d’addiction car c’est devenu mon seul remède pour ne plus penser à cette misère. Mais pourtant au fond de moi je souhaite aller mieux. J’ai essayer une assistance médicale mais sans vain.

Nous manquons malheureusement d’une certaine discipline. Nous ne l’apprenons pas, avec regret, dans les écoles, à comment analyser les tourments de la vie sans justement, de culpabilité et du jugement. En effet ce qui freine considérablement notre compréhension de nos souffrances est manifestement la pensée. C’est devenu un bruit sourd et lourd à porter car à vrai dire, nous ne savons pas comment faire pour justement apporter ne serait-ce un peu de silence dans tout ça. C’est alors qu’intervient sans cesse et sans relâche la continuité de l’expérience car nous avons goûté à celle-ci. Plus elle forte et plus il est difficile de s’en échapper.

En effet, j’ai de plus en plus de mal comprendre l’injustice, j’ai choisi de boire afin de m’apaiser mais je me rends compte que le soir c’est encore plus difficile à gérer. Je ne supporte pas cette solitude.

Le silence est une solitude pour ceux qui refuse de voir ou de quitter leurs croyances, leurs expériences, ou leurs accumulations de choses. La solitude est dure à supporter car vous êtes séparés de la vie. Il existe pourtant un foyer en vous, abritant ce même silence et vous en êtes pas séparé mais vous préférez continuer à détourner du regard sur tout le tumulte en vous. Évidemment vous avez peur de quitter vos addictions car en finalité vous avez peur de vivre véritablement. Il est clair que le silence est cette pause vraie de votre esprit.

Apprenez à voir en vous. Pas dans le passé ou dans le futur mais maintenant au moment de l’acte. Cela forme une incroyable réalisation allant sur une intense compréhension vous délivrant. Sans l’ajout de la pensée vous arrivez à cette immobilité vraie. C’est la contemplation de votre temple intérieur, à l’inverse du symbole ou du culte religieux.

Une femme prend aussi la parole, elle était nerveuse et elle avait du mal à trouver les mots.

Vos mots me touchent car je vis vraisemblablement cela. Pourtant je ne touche pas un degré d’alcool mais tous vos dires résonnent en moi. Je ne peux m’empêcher d’accumuler sans cesse éprouvant une vive satisfaction. Tous ces objets deviennent plus tard neutres ce qui me pousse encore à vouloir pour une unique satisfaction.

Le fonctionnement de l’être humain n’est pas unique de tous ! Nous réagissons pareillement aux choses de la vie. Ce qui par contre nous pousse à croire que chacun réagit différemment et bel et bien l’ego. Il n’y a pas de séparation et nous sommes tous identiques. Nous retrouvons les mêmes lois pour un alcoolique ou un maniaco dépendant. C’est un fonctionnement fondamentalement identique à tout.

Regardez, quand nous devenons seuls tristement nous avons une idée pulsionnelle d’aller tout simplement et très facilement faire du shopping, afin de nous réconforter. La démarche est la même pour celui avale des substances existantes ou sédatives car il se sent seul et triste.

Ainsi nous allons mécaniquement vers des endroits pour expérimenter afin de pratiquement vampiriser sans réellement prendre le temps de voir au fond de nous le pourquoi d’un tel isolement. C’est cette solitude qui nous isole car elle représente une ombre sur le vrai silence.

Il a un homme assez maigre et timide, éloigné du groupe prenant la parole.

En ce moment je fais confiance à mon docteur me prodiguant de bons conseils et des efficaces médicaments car je vie actuellement une forte dépression de plusieurs années. J’ignore la notion de « voir » vraiment les choses car cela me dépasse. Peut-être qu’un jour je pourrai en avoir la connaissance ?

Aujourd'hui il est très facile d’aller mieux rapidement et efficacement. Nous avons de bon docteur connaissant l’anatomie humaine mais sans en connaître le fonctionnement global. Par exemple votre voiture tombe en panne pour que finalement le mécanicien arrive à trouver une solution. Mais n’est-il pas plus urgent de savoir le fonctionnement de la voiture fondamentalement ? Ne manque t-il pas le conducteur ?

Nous n’arriverons pas à voir vraiment si nous faisons confiance à l’autorité. Il y a un rapport de force entre vous et le médecin. Tant que nous usons de moyens pour aller mieux physiquement et psychologiquement sans une réelle prise de conscience de la source des problèmes nous resterons ignorants.

Il y a ce même mouvement fondamentalement identique à tous. Nous pouvons le voir par un vol d’aigle. Lucidement et sans jugement nous survolons ce mécanisme amenant la continuité de l’expérience.

Doucement un travail alchimique s’opère, c’est une intégration silencieuse. Nous comprenons par une lucidité vraie et nous abandonnons pour ne plus avoir de résistance ; ce qui est parfois quasi immédiat.

Mais j’ai peur de cette solitude et de voir vraiment au fond de moi !

Nous avons peur de vivre vraiment ce silence et notre souffrance l’a nommé sous le mot « solitude ». Ce silence est tel un vide impondérable. Oui, lorsque nous nous mettons à le rencontrer c’est une totale dissolution des croyances, conditionnements, acquisitions, utilisations ….alors nous préférons la facilité, l’efficacité et la puissance.

Vos difficultés sont vos importances, le consentement donne la continuité. À l’inverse le refus donne une autre importance, seule votre lucidité est un un silence. C’est votre véritable abandon.

La peur de la mort engendre le mot. Nous séparons à cause de la peur. Le bruit résulte d’une vie limitée. Toute notre vie nous parcourons, nous apprenons beaucoup de choses, mais nous restons médiocres. Si un seul instant nous nous mettons à regarder notre médiocrité, alors la révolution est en marche. Un homme peut rester toute sa vie dans ses croyances, il n’en échappera pas lors du trépas. Son seul sauveur est ce regard authentiquement vrai.

Ce qui nous sépare de la vie est la peur de vivre.