La discipline de soi.

Publié le 17 Octobre 2019

Nous résistons à quoi ?
Nous résistons à la vie à force de vouloir sans cesse, par compulsion, continuité.
Le corps doit retrouver sa connexion avec le présent, du dedans des choses.
La résistance à la vie est le refus de la mort. Hors, cette idée est une interprétation depuis des lustres ancrée dans nos gênes.
La vie et la mort cheminent ensemble et l’idée que nous en avons d’elles les sépare. L’environnement, la nourriture pour l’homme sont devenus hostiles à l’éveil car ils ont l’effet d’obstacle.
Alors il arrive que pour éviter de réellement vivre, nous avalons des drogues ou des médicaments, car voir vraiment le réel signifie le vide ou la disparition des acquisitions.
C’est tout cela, nos croyances, nos traumatismes, nos acquis faisant obstacles au présent ... à l’éveil.
Nous résistons fortement croyant fermement à l’idée de la mort ou de la disparition.
Il faudrait alors mourir de tout cela, totalement, pour un véritable abandon afin de sentir cet instant qui libère tant l’âme vers une présence qui peu à peu devient intime. L’abandon vrai est issu d’une compréhension de la médiocrité.

Nous devrions choisir la religion ou l'immédiateté ?
La religion a un effet différent de l'immédiateté.
Parlons de la religion et de ce qui nous rend meilleur, qui nous donne notre liberté. C'est une contradiction le fait d'annoncer qu'une chose peut donner notre liberté. Si nous voulons réellement êtres libres, alors ce n'est pas par le biais d'une religion mais bel et bien de notre investigation dans la matière, dans notre corps, notre véritable église. Immédiatement nous recevons la vérité et ce qui permet aussi de la reconnaître parmi la connaissance linéaire, celle du passé. Car nous avons besoin de créer un effort pour soulever la théorie. Notre salut vient donc de cette spontanéité. C'est-à-dire nous devenons encore plus présent dans un présent - présence.
Nous vibrons devant une beauté d'une rose sans passer nécessairement par une interprétation. C'est le corps tout entier qui embrase la rose. C'est la totalité en nous qui vibre à l'unisson avec justement cet impondérable, cette présence christique.

Nous regardons souvent autrui à travers nos jugements.

Nous agissons souvent à cause d'un traumatisme. C'est en partie à cause de lui que nous avons peur.
Ainsi, il se forme une bulle, un halo autour de nous constituant l'activité du traumatisme. Ce qui permet à chaque échange relationnel une réponse par ce biais.
Rien ne peut bouleverser cette bulle si nous ne prenons pas conscience que nous en sommes finalement responsables. Mais l'exercice de la culpabilité occulte la prise de conscience.
Prenons un exemple: Une personne vit une relation avec une autre mais toujours avec le même passé traumatique, sans cesse elle agit en fonction de son interprétation. De ce fait, elle ne voit pas son compagnon réellement mais toujours à travers sa mémoire. Ainsi, il prend un masque interprété par l'inconscient de l'auteur. Afin de comprendre ce fonctionnement, il convient donc d'éviter toutes analyses linéaires. C'est l'occasion d'observer l'ensemble de ce schéma traumatique qui nous pousse à voir chez autrui un autre visage interprétative. Pourquoi l'observation a un pouvoir de nous en libérer ? C'est en somme un autre oeil, qui est une vision de l'âme. Mais la pensée doit être absente et ce qui rend aujourd'hui la discipline ardue. Notre société a oublié de nous inclure pour notre éducation, la discipline de soi. 

Nous connaissons tous l'expérience de la solitude. Nous décidons de la vaincre par n'importe quel artifice car nous en avons peur. Alors qu'elle devrait être une formidable opportunité pour une rencontre de soi-même, nous souffrons car nous ne comprenons pas ce silence. Par conséquent, il devient la solitude à cause du manque de connexion à cet instant d'introspection. La quête de soi nous pousse à être de plus en plus silencieux, à incarner ce silence, car, très vite nous comprenons qu'il est aussi le vrai.
A l'inverse, résister au silence est ce repli à la solitude. Il existe aussi des gens dans la société imbues de soi, vidés en substance du silence. Ils sont tristes et médiocres. On peut être dans l'action mais être toujours seul sans réellement accepter le silence.

Rédigé par Sri Krishnamurtirien

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